Le camp de réfugiés d'Aousserd, en Algérie, à la tombée de la nuit. (Sahara Infos)
Le lobbyiste Jean-Pierre Duthion et le spécialiste du Qatar Nabil Ennasri ont été mis en examen, mercredi 4 octobre à Paris dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’ingérence en France. Le premier a été placé sous contrôle judiciaire et le second en détention provisoire à la demande du Parquet national financier (PNF).
L’enquête s’intéresse, d’une part, à la diffusion par l’ex-journaliste de BFMTV Rachid M’Barki, dans ses journaux de la nuit, d’une douzaine de brèves illustrées en images sur des oligarques russes, le Qatar ou le Sahara occidental. Licencié en février pour faute grave, le journaliste avait admis avoir fait passer à l’antenne des images fournies par un informateur, Jean-Pierre Duthion.
Et d’autre part, l’année précédente, le député écologiste Hubert Julien-Laferrière avait vanté à l’Assemblée nationale, à la demande du même lobbyiste, le LimoCoin, une cryptomonnaie liée à un homme d’affaires camerounais qui s’est avérée être une escroquerie.
Un agent d’influence ?
Le domicile de Jean-Pierre Duthion et le bureau à l’Assemblée du député, qui bénéficie d’une immunité parlementaire, ont été perquisitionnés le 27 septembre.
Et cette affaire « un peu particulière », selon une magistrate du PNF, pourrait déboucher sur d’autres mises en cause : certaines personnes « n’ont pas été interrogées ou n’ont pu l’être car elles sont à l’étranger », a-t-elle précisé.
Selon le journal Le Parisien, Jean-Pierre Duthion, auteur de plusieurs ouvrages sur le Qatar, est soupçonné d’avoir été un agent d’influence au profit de la monarchie qatarie, notamment au moment de la Coupe du monde de football.
D’autres pays impliqués ?
Quant à Nabil Ennasri qui « fait pour l’instant usage de son droit au silence », selon son avocat cité par l’AFP, les enquêteurs le « soupçonnent d’être en lien » avec Jean-Pierre Duthion. Mais le Qatar n’est pas forcément le seul pays sur lequel se penche l’enquête, ajoute une source également citée par l’agence.
La procédure du PNF avait débuté après une plainte de BFMTV et une enquête internationale mi-février du collectif de journalistes Forbidden Stories. Enquête qui pointait les activités d’une société israélienne spécialisée dans la désinformation.
Sahara Infos.
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