Le peuple sahraoui peut-il encore espérer l’engagement des Nations unies ?

Vue d'Aousserd à la tombée de la nuit. (Y. Reciffo)
Vue d'Aousserd à la tombée de la nuit. (Sahara Infos)

Communiqué de l'Association des amis de la république arabe sahraouie en France (Aarasd)

Le contexte international pouvait faire redouter la mise en veilleuse de toute volonté de la Communauté internationale d’assumer ses engagements pour l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. L’Onu en particulier semblait toujours aussi impuissante. Ainsi l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, nommé en octobre 2021 s’est toujours vu refuser l’entrée au Sahara occidental, la puissance occupante ne pouvant tolérer que l’envoyé personnel rencontre des associations sahraouies favorables à l’autodétermination.

Ces premiers jours de septembre vont-ils enfin donner des raisons d’espérer au peuple sahraoui ?
Il y a d’abord dans les campements la présence pendant quatre jours du Secrétaire d’État adjoint américain pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris. Son étape à Alger lui avait permis de rappeler « l
e besoin urgent d’agir pour arriver à une solution politique qui soit durable et digne et que seule la reprise sérieuse du processus politique pourra faire taire les armes ».

Cet engagement américain, sous le gouvernement de Joe Biden, contredit la précédente position américaine qui reconnaissait avec Donald Trump la souveraineté du Maroc au Sahara occidental
en échange de la normalisation des relations du royaume avec Israël. Déclarations déjà présentes à l’occasion de la rencontre à Washington entre Antony Blinken et le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf.

Cinquante années d'exil

Mais le plus remarquable aujourd’hui c’est la détermination de Staffan de Mistura qui a pu enfin,
ce 4 septembre entrer au Sahara occidental et rencontrer les personnalités et associations de son
choix. En effet, l’envoyé personnel a dû patienter deux années avant de pouvoir pénétrer au Sahara
occidental. Il a résisté au chantage marocain et a sans doute été aidé par les États-Unis soucieux
de réengagement dans la région.

L’Aarasd s’en réjouit vivement et espère que ce retour au Sahara occidental occupé va permettre
au Conseil de sécurité, à la lecture du rapport de l’envoyé personnel, de prendre en octobre les
bonnes décisions.

Dans les campements de réfugiés en Algérie comme dans le territoire du Sahara occidental occupé, les Sahraouis ont été au rendez-vous. Dans cet exil de près de 50 ans, les Sahraouis, toutes générations confondues en dépit de la précarité du quotidien, ont témoigné avec éclat de leur volonté d’indépendance.

Rencontre à New York le 11 septembre

Au Sahara occupé, tout a été plus difficile, le sit-in pacifique organisé par les associations sahraouies a été empêché par la police marocaine qui, comme toujours, poursuit, brutalise, arrête les manifestants qui avec les drapeaux de la RASD disent leur volonté d’indépendance. La brutalité marocaine n’a pas empêché Staffan de Mistura de rencontrer pendant deux heures des personnalités et associations sahraouies. Leur message est le même : c’est le Front Polisario qui nous représente et c’est avec le Front Polisario que nous gagnerons notre indépendance.

C’est le message que portera Brahim Ghali, Président de la RASD, quand il rencontrera à New York ce 11 septembre le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

L’Aarasd pour sa part appelle les autorités françaises à rejoindre cette volonté onusienne pour
enfin imposer au Maroc le respect du processus politique amenant au scrutin d’autodétermination.

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