L'ex-présentateur de BFMTV Rachid M'Barki a été mis en examen


Selon le journal Libération, confirmé par une source judiciaire, le journaliste français Rachid M'Barki a été mis en examen le 8 décembre dans une enquête judiciaire portant sur des soupçons d'ingérence étrangère dans la politique et l'actualité française.

L'affaire a commencé par une enquête journalistique du collectif Forbidden Stories, à laquelle ont contribué Radio France et Le Monde, dénonçant les activités d'une société israélienne spécialisée dans la désinformation.

L'enquête pointait notamment des sujets litigieux diffusées en 2021 et 2022 dans une émission nocturne de la chaîne d'information privée BFMTV présentée par Rachid M'Barki. Ces brèves d'actualités relatives à des oligarques russes, au Qatar, au Soudan, au Cameroun et au Sahara occidental auraient été, selon les Forbidden Stories, «fournies clé en main pour le compte de clients étrangers».

Forum économique au Sahara occidental

Le groupe Altice, auquel appartient BFMTV, a licencié Rachid M'Barki en février 2023 pour faute grave et porté plainte. Une enquête interne a aussi été ouverte. L'enquête judiciaire, elle, a été confiée en octobre à des magistrats instructeurs, dans le cadre d'une information judiciaire pour abus de confiance, corruption et trafic d'influence d'agent public et blanchiment de fraude fiscale aggravée.

Plus  tôt, le présentateur avait admis avoir diffusé des images fournies par «l'un de ses informateurs», le lobbyiste Jean-Pierre Duthion. Parmi ces séquences, le compte rendu d'un forum économique entre le Maroc et l'Espagne organisé au Sahara occidental. Mais il avait assuré n'avoir eu «à aucun moment l'impression qu'il pouvait travailler pour quelqu'un qui essayait de manipuler une information».

Jean-Pierre Duthion a été mis en examen en octobre, comme un troisième protagoniste, le spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, mis en cause pour abus de confiance, corruption et trafic d'influence d'agent public, blanchiment de fraude fiscale aggravée. Auteur de plusieurs ouvrages sur le Qatar, il est suspecté d'avoir été l'agent d'influence de la monarchie qatarie, notamment au moment de la Coupe du monde de football, selon le journal Le Parisien. Les enquêteurs «soupçonnent un lien» entre les deux.

Sahara Infos.

Commentaires