La Ligue des étudiants et des jeunesses sahraouis dénonce des assassinats politiques

Les étudiants et jeunes sahraouis de France se sont rassemblés samedi 25 mai à Ivry (94). (LEJSF)

La ligue des étudiants et des jeunesses sahraouis en France (LEJSF) a organisé, samedi 25 mai à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), un colloque sur les assassinats politiques dans les territoires occupés du Sahara occidental et sur les sites universitaires marocains. Des photos de martyrs, de détenus politiques sahraouis et de victimes des interventions brutales des forces marocaines dans les territoires occupés complétaient le propos.

En présence de Sidi Mohamed, responsable de la communauté sahraouie en France, de représentants de la gauche radicale marocaine et de l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd), les jeunes sahraouis ont évoqué plus particulièrement le cas d'Abdelrahim Badri.

« Étudiant en sciences sociales et militant sahraoui, Abderrahim était connu pour son engagement inébranlable en faveur de la justice et de l'indépendance de son peuple, a rappelé Abdelbari Mustafa, président de la LEJSF, après un moment de recueillement à la mémoire des martyrs. Sa détermination à défendre les droits de son peuple l'avait placé en première ligne du mouvement étudiant sahraoui. »

Bientôt 50 ans d'occupation

« Abderrahim Badri a été brutalement assassiné en mai 2018 à Agadir, sur le campus universitaire où il étudiait. Son assassinat a été perpétré par des agents infiltrés, visant à faire taire un activiste dont l'influence et le charisme menaçaient l'ordre imposé par l'occupation. Abderrahim a été poignardé à mort, et son corps a été retrouvé dans des circonstances qui montrent clairement une intention d'intimidation. »

Evoquant les fondements théoriques du concept d'assassinat politique et ses différentes formes et niveaux, le débat s'est porté sur le développement du phénomène dans les territoires occupés dans le but d'éliminer les militants sahraouis. Les représentants de la gauche radicale marocaine présents dans la salle ont alors réitéré leur « solidarité absolue » avec le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.

« Le Sahara occidental est depuis longtemps le théâtre d'un conflit qui oppose le peuple sahraoui à l'occupation marocaine, reprend Abdelbari Mustafa. Depuis l'annexion en 1975, les Sahraouis vivent des violations systématiques des droits de l'homme, une répression politique sévère et un manque de liberté d'expression. Les zones occupées sont caractérisées par une militarisation intense et une surveillance constante, visant à écraser toute forme de résistance. »

Des arrestations arbitraires

« Les assassinats politiques y sont une réalité tragique et quotidienne, ajoute-t-il. Ces actes barbares sont souvent perpétrés pour faire taire les voix dissidentes et maintenir un climat de terreur parmi ceux qui osent se lever contre l'injustice. Les autorités marocaines ciblent particulièrement les militants, les journalistes et les étudiants sahraouis. Ce ne sont pas de simples meurtres mais des tentatives délibérées d'étouffer un mouvement légitime pour l'autodétermination et la liberté. »

« La mort d'Abderrahim Badri a laissé un vide immense dans la communauté sahraouie, mais elle a aussi renforcé notre détermination à continuer la lutte », a conclu le jeune président avant d'évoquer aussi le cas des prisonniers politiques.

Le cas d'Abderrahim Badri était au cœur des débats. (LEJSF)

« En plus des assassinats, de nombreux Sahraouis subissent des arrestations arbitraires et sont détenus en tant que prisonniers politiques. Souvent accusés de crimes fabriqués de toutes pièces, ils sont soumis à des conditions de détention extrêmement dures et à des mauvais traitements. Les cas de torture, de privation de soins médicaux et de procès inéquitables sont courants. » 

« Malgré ces actes de barbarie, la détermination du peuple sahraoui reste intacte. Nous devons continuer à lutter pour la justice et la liberté, et honorer la mémoire de ceux qui sont tombés en poursuivant leur combat. La solidarité internationale est essentielle dans cette lutte. Nous appelons la communauté internationale à se tenir aux côtés du peuple sahraoui, à dénoncer ces violations des droits humains et à soutenir nos efforts pour une résolution pacifique et juste du conflit. »

Sahara Infos (d'après un communiqué de la LEJSF)

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