Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire exhorte le Maroc à libérer les prisonniers de Gdeim Izik
Un groupe de prisonniers politiques sahraouis tout juste libérés en février 2019. (Sahara Infos)
Extraits du communiqué du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des Droits de l’Homme au Sahara occidental
Plus d'une décennie après la condamnation de vingt-quatre activistes sahraouis à de lourdes peines par un tribunal marocain, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire vient de conclure que leur détention était illégale.
Ces activistes « de Gdeim Izik » sont des journalistes et défenseurs des droits de l'homme originaires du Sahara occidental détenus au Maroc depuis 2010 à la suite d'une protestation pacifique massive organisée dans la localité de Gdeim Izik près de Laâyoune.
Depuis, ces prisonniers politiques endurent des traitements inhumains assimilables à la torture. Dans sa demande de libération des prisonniers, le Groupe de travail des Nations unies dénonce des violations flagrantes des droits humains notamment le refus d'accès à des avocats, des aveux obtenus sous la torture, et le manque d'impartialité et d'indépendance de la cour qui les a condamnés.
Cinq décisions dénonçant la torture
Il conclut que ces individus ont été arbitrairement privés de leur liberté depuis leur arrestation en 2010 et enjoint le Maroc à enquêter sur la privation arbitraire de liberté et à prendre des mesures contre les responsables.
Le professeur Mads Andenas, ancien président et rapporteur du Groupe de travail des Nations unies, conseiller juridique des prisonniers, a salué cette décision, « confirmation cruciale d'observations antérieurement émises notamment par Amnesty International et Human Rights Watch, ainsi par le Comité contre la torture des Nations Unies ».
Le Comité contre la torture des Nations unies a, par le passé, émis cinq décisions dénonçant la torture et l'utilisation d’aveux obtenus sous la torture comme fondement pour le maintien en détention des prisonniers de Gdeim Izik, Mohammed Bani, Abdeljalil Laaroussi, Naama Asfari, Mohammed Bourial et Sidi Abdallahi Abbahah.
Conférence de presse vendredi
Depuis treize ans, les familles des prisonniers ont été en première ligne de la lutte pour la libération de leurs proches, résidant principalement dans le Sahara occidental occupé, loin de leurs fils détenus dans des prisons marocaines.
« Nous saluons la décision du Groupe de travail des Nations unies, confirmant la détention illégale de nos fils. Nous demandons que le Maroc les libère immédiatement », ont insisté leurs familles qui tiendront une conférence de presse virtuelle le 8 décembre à 12 h (heure de Paris) conjointement avec la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines (LPPS) et le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion desdroits de l'homme au Sahara occidental.
Les intertitres sont de Sahara Infos.
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