Le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, mis en examen à Paris dans l’enquête portant sur des soupçons d’ingérence étrangère dans la politique et l’actualité françaises, a reconnu avoir rémunéré l’ex-journaliste de BFMTV Rachid M’Barki.
Selon l’AFP qui cite « une source proche du dossier », le lobbyiste aurait confirmé avoir donné au journaliste des enveloppes de billets et effectué un virement de 2 000 €, lors d’un interrogatoire le 12 janvier devant un juge d’instruction.
Rachid M’Barki, qui vit désormais au Maroc, avait lui-même avoué avoir perçu cet argent lors de sa garde à vue en décembre, a révélé le quotidien Le Parisien, jeudi 18 janvier : « Il m’est arrivé de recevoir des sommes d’argent. Oui, je reconnais les faits de corruption passive », avait-il déclaré. Une somme qu’il évalue entre « six mille et huit mille euros » en liquide.
Deux autres personnes concernées
Des déclarations qui contredisent les propos tenus en mars et avril 2023 devant une commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences politiques. Vendredi, le président de cette commission, le député RN Jean-Philippe Tanguy a annoncé sur X (ex-Twitter) son intention d’émettre un signalement à la justice contre les deux hommes qui « auraient menti sous serment aux parlementaires ».
Les travaux de la Commission d’enquête que j’avais l’honneur de présider avaient bien visé juste.
— Jean-Philippe Tanguy Ⓜ️ (@JphTanguy) January 19, 2024
Compte tenu de ces révélations, M. M’Barki, mais aussi le « lobbyiste » M. Duthion auraient menti sous serment aux parlementaires.
Je vais donc saisir les autorités compétentes. https://t.co/04NaYc8z7z
En outre, l’information judiciaire s’intéresse à deux autres hommes : le politologue spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, mis en examen et placé en détention provisoire en octobre, et le député écologiste Hubert Julien-Laferrière, dont le bureau a été perquisitionné fin septembre mais qui n’a pas encore été entendu.
L’enquête judiciaire avait débuté après une plainte de BFMTV et une enquête internationale, publiée en février, du collectif de journalistes Forbidden Stories qui pointait, dans le cas de Rachid M’Barki, la diffusion de brèves litigieuses en 2021 et 2022 relatives à des oligarques russes, au Qatar, au Soudan, au Cameroun et au Sahara occidental.
Sahara Infos.
Commentaires
Enregistrer un commentaire